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Mali : le JNIM incendie les camions transporteurs d’hydrocarbures et renforce son emprise dans le Sahel

photo d'illustration

samedi 6 septembre 2025, il a été donné de constater une nouvelle démonstration de force des insurgés liés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). Dans la région de Kayes, plusieurs camions citernes ont été incendiés sur l’axe routier reliant Sikasso à Bamako, non loin de la frontière ivoirienne. Selon des témoins locaux, les assaillants ont intercepté les véhicules avant d’y mettre le feu, paralysant temporairement la circulation sur l’un des principaux corridors d’approvisionnement du pays.

Cet acte de sabotage s’inscrit dans une stratégie clairement annoncée par le JNIM. Trois jours plus tôt, le 3 septembre, le groupe avait adressé un avertissement explicite aux transporteurs d’hydrocarbures, leur ordonnant de suspendre toute activité dans les zones sous son contrôle. Les convois venant de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Mauritanie étaient particulièrement visés. L’incendie de ces camions marque donc le passage de la menace à l’action, avec un message sans équivoque : ignorer les consignes des insurgés expose à des représailles.

Au-delà du choc immédiat, cet incident révèle une fragilité accrue des routes stratégiques maliennes. Plusieurs sources ont confirmé que des checkpoints improvisés par les djihadistes sont désormais érigés sur des axes majeurs, notamment entre Bamako et Sikasso ainsi qu’entre Bamako et Ségou. Ces points de contrôle leur permettent de surveiller, taxer ou interdire le passage des marchandises, ce qui accentue leur influence économique et leur capacité de nuisance.

Les conséquences sont multiples. D’un point de vue économique, la destruction de camions-citernes menace directement l’approvisionnement en carburant, déjà fragile dans un pays enclavé et dépendant des importations. Du point de vue sécuritaire, l’incapacité des forces de défense à sécuriser ces corridors stratégiques témoigne d’un recul de l’autorité de l’État face aux groupes armés. Enfin, pour les populations civiles, cette insécurité routière accroît les risques de pénurie, d’inflation et d’isolement.

Cette attaque illustre également une tendance plus large au Sahel : l’extension du contrôle des groupes jihadistes au-delà des zones rurales reculées, vers les artères commerciales vitales. En ciblant les transports d’hydrocarbures, le JNIM ne se contente pas de perturber l’économie malienne ; il cherche à démontrer sa capacité à imposer ses règles sur des territoires entiers, réduisant progressivement l’espace d’action de l’État.

Face à cette insécurité croissante, la question centrale demeure : comment restaurer la confiance des populations et garantir la libre circulation dans un pays où les routes, jadis vecteurs de développement et d’échanges, deviennent désormais des zones de danger permanent ?

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