
Le Togo est en proie à une vive agitation sociale depuis plusieurs jours. Au moins sept personnes ont perdu la vie lors de violentes protestations qui ont éclaté dans plusieurs villes du pays, selon des sources hospitalières et des témoins locaux.
Les manifestations, déclenchées par le rejet du projet de réforme constitutionnelle et la contestation de la gouvernance du président Faure Gnassingbé, ont dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de sécurité dans les villes de Lomé, Sokodé et Kara.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des rues jonchées de pneus en feu, des gaz lacrymogènes lancés par la police, et des manifestants criant des slogans hostiles au régime en place.
L’opposition accuse le pouvoir de réprimer brutalement les mobilisations pacifiques.
« Nous comptons au moins sept morts, dont un adolescent, ainsi que plusieurs dizaines de blessés », a déclaré un responsable d’une ONG locale de défense des droits humains, sous couvert d’anonymat.
Les tensions sont ravivées par la récente révision de la Constitution, adoptée en avril dernier, qui instaure un régime parlementaire limitant l’élection directe du président par le peuple. Cette réforme permettrait au président Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de se maintenir au sommet de l’État au-delà de ses mandats actuels, ce que dénoncent de nombreuses organisations citoyennes et partis de l’opposition.
Le gouvernement a justifié cette réforme comme une « évolution institutionnelle nécessaire », tandis que l’opposition y voit une manœuvre pour « confisquer la démocratie ».
Alors que la tension reste vive, la communauté internationale, notamment la CEDEAO et l’Union africaine, n’a pas encore réagi officiellement aux événements récents. Sur place, l’accès à internet et aux réseaux sociaux a été fortement perturbé dans certaines zones, notamment dans le nord du pays, limitant la circulation des informations.
Face à l’escalade de la violence, plusieurs voix appellent au calme et à la reprise du dialogue entre pouvoir et opposition. Des leaders religieux et des organisations de la société civile exhortent les autorités à faire preuve de retenue et à ouvrir des canaux de médiation pour éviter une crise de grande ampleur.