
La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont franchi un pas majeur vers la paix le 27 juin, en signant un accord bilatéral destiné à mettre fin aux tensions persistantes entre les deux pays. Cette entente a été conclue avec le soutien diplomatique actif des États-Unis, qui se sont engagés à accompagner sa mise en œuvre.
Depuis plusieurs années, les relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sont marquées par des accusations mutuelles d’ingérence, notamment concernant le soutien présumé du Rwanda au groupe armé M23, actif dans l’est de la RDC. Ce nouvel accord vise à réduire les hostilités, restaurer la confiance et favoriser le retour des déplacés dans les zones de conflit.
Signé le 27 juin 2025 à Washington, D.C, dans les locaux du Département d’État américain, plus précisément dans la Treaty Room, le texte prévoit plusieurs mesures clés :le retrait immédiat des groupes armés de la zone frontalière, le renforcement de la coopération sécuritaire entre les deux armées, l’ouverture d’un dialogue politique continu, sous l’égide d’un comité tripartite RDC-Rwanda-USA et la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées internes.
Washington, par la voix du Secrétaire d’État Marco Rubio, a salué « une étape essentielle pour la stabilité de la région des Grands Lacs » et réaffirmé son soutien financier et diplomatique à la mise en œuvre du processus.
« Cet accord n’est qu’un début. Nous nous engageons à accompagner les parties pour garantir la paix durable et la justice pour les populations affectées », a déclaré l’envoyé spécial américain pour la région des Grands Lacs.
Du côté congolais, le gouvernement se félicite d’un « pas vers la souveraineté retrouvée de l’Est du pays », tandis qu’à Kigali, les autorités soulignent leur volonté de coopération régionale renforcée.
Les organisations de la société civile restent toutefois vigilantes quant à l’application concrète de l’accord. Certaines voix expriment la crainte d’un simple effet d’annonce sans réelle volonté de changement sur le terrain.
La réussite de cet accord repose sur plusieurs conditions : la démobilisation effective des groupes armés, la fin du soutien extérieur aux factions rebelles et l’engagement sincère des deux États à résoudre les contentieux historiques, notamment ceux liés aux ressources minières de la région du Kivu.
Si l’accord RDC-Rwanda soutenu par les États-Unis suscite l’espoir d’un tournant historique, seule sa mise en œuvre rigoureuse et transparente pourra en faire un véritable instrument de paix durable dans l’un des territoires les plus instables du continent.
Rappelons pour terminer que l’accord conclu est l’aboutissement d’un accord de principe qui a été paraphé plus tôt, le 19 juin 2025, à Washington, après trois jours de discussions entre experts, en présence de la sous-secrétaire d’État Allison Hooker.
Le texte final, signé le 27 juin, concrétise donc cet engagement et prévoit le désarmement des groupes armés, le retrait des troupes rwandaises, le respect de l’intégrité territoriale, ainsi que la création d’un mécanisme de suivi.