
Samedi 19 septembre, le Mali a été une nouvelle fois frappé par une série d’attaques attribuées aux insurgés du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Plusieurs camions citernes transportant des hydrocarbures ont été pris pour cible, incendiés et leurs chauffeurs, sommairement exécutés dans une attaque d’une rare violence, selon des sources locales.
Les événements se sont produits à une quarantaine de kilomètres de Kati, localité stratégique considérée comme le berceau de la transition militaire malienne. Les assaillants auraient mené des actions coordonnées entre les zones de Séribougou et Néguelah, zones rurales qui subissent depuis plusieurs mois une recrudescence d’incursions armées. Outre les chauffeurs exécutés, des pertes lourdes seraient également enregistrées dans les rangs de l’armée malienne, avec des véhicules militaires et logistiques réduits en cendres.
Ces attaques témoignent de la fragilité persistante de la sécurité sur le territoire malien, malgré l’intensification des opérations de ratissage menées par les Forces armées maliennes (FAMa) et leurs alliés. Le JNIM, particulièrement actif dans le centre et le sud-ouest du pays, semble vouloir démontrer sa capacité à frapper non seulement les infrastructures économiques, mais également les positions militaires proches de la capitale Bamako. Cette proximité géographique renforce les inquiétudes quant à une possible extension du front vers des zones jusqu’ici considérées comme relativement protégées.
Le ciblage de camions citernes s’inscrit dans une stratégie d’asphyxie économique. En s’attaquant aux convois d’hydrocarbures, les insurgés cherchent à perturber l’approvisionnement en carburant, essentiel tant pour l’armée que pour la population civile. Ces attaques rappellent que la guerre asymétrique menée par le JNIM repose sur une double tactique : affaiblir les capacités militaires tout en semant la peur et l’incertitude parmi les acteurs économiques.
Du côté des autorités, aucune déclaration officielle n’avait encore été publiée dans les heures suivant l’attaque. Toutefois, plusieurs observateurs estiment que cette opération constitue un défi direct à la transition, à un moment où Bamako tente de consolider ses alliances régionales et de renforcer son contrôle sur les zones rurales.
Le drame du 19 septembre illustre la complexité de la lutte contre l’insurrection djihadiste au Mali : une guerre où l’ennemi se fond dans la population, choisit ses cibles avec calcul et s’adapte rapidement aux dispositifs sécuritaires. Dans ce contexte, la question de la sécurisation des axes routiers stratégiques demeure plus que jamais une priorité pour l’État malien, mais aussi pour la survie économique du pays.









