
Moins de 24 heures après l’expulsion de deux diplomates maliens par la France, Bamako a annoncé, jeudi, l’expulsion de cinq diplomates français en poste à l’ambassade de France au Mali. Cette décision marque un nouveau tournant dans les relations diplomatiques déjà tendues entre les deux pays et illustre la montée des frictions depuis plusieurs mois.
Selon un communiqué officiel du ministère malien des Affaires étrangères, la mesure a été prise « en réponse à l’attitude inamicale de la France » et s’inscrit dans le cadre du principe de réciprocité en diplomatie internationale. L’expulsion de diplomates constitue un geste fort, souvent perçu comme une sanction politique, mais qui reste dans les limites du droit international. Elle traduit un désaccord profond sur les questions de coopération bilatérale et de politique étrangère.
Cette décision fait suite à l’expulsion de deux diplomates maliens de Paris, intervenue mercredi soir. Les autorités françaises avaient justifié leur geste par ce qu’elles considéraient comme des actions incompatibles avec le statut diplomatique. Le gouvernement malien y a vu une provocation, estimant que la France interférait dans ses affaires intérieures. Le cycle de mesures réciproques entre les deux pays reflète une détérioration progressive de la confiance mutuelle.
Sur le plan diplomatique, l’expulsion de personnel étranger est un instrument classique pour marquer son mécontentement sans rompre complètement les relations bilatérales. Elle permet aux États de signifier leur désaccord tout en laissant la porte ouverte à des négociations ultérieures. Dans le cas du Mali et de la France, ces gestes s’inscrivent dans un contexte plus large de désaccords sur la sécurité, la coopération militaire et l’aide au développement. Depuis l’arrivée au pouvoir de la junte malienne, les relations avec Paris se sont notablement détériorées, avec des suspensions de coopération et des critiques publiques sur la politique française en Afrique de l’Ouest.
Pour l’heure, les deux parties semblent privilégier une logique de représailles plutôt qu’un dialogue constructif. Les observateurs notent toutefois que ces mesures restent limitées et que la diplomatie classique pourrait permettre d’éviter une escalade plus grave. La communauté internationale, ainsi que les organisations régionales, suivent de près la situation, craignant que cette série d’expulsions n’affecte la stabilité régionale et la coopération sécuritaire contre les groupes armés dans le Sahel.
En somme, l’expulsion réciproque de diplomates entre Paris et Bamako illustre la fragilité actuelle des relations franco-maliennes, dans un contexte où les tensions politiques, sécuritaires et diplomatiques se renforcent mutuellement, tout en laissant ouverte la possibilité d’un retour à des discussions apaisées.









