Les autorités mauriciennes ont arrêté un assistant de l’ex-président malgache Andry Rajoelina, Maminiaina Ravatomanga, en raison de soupçons de blanchiment d’argent. L’arrestation, intervenue vendredi, a relayé l’agence de presse Reuters, se référant à un responsable de la Commission des crimes financiers de l’île Maurice, qui a précisé que l’individu était en garde à vue à Port Louis, la capitale, après avoir été appréhendé dans une clinique privée.
Selon ce média, Ravatomanga, qui aurait fui Madagascar après que Rajoelina ait quitté le pays à la suite des manifestations dirigées par des jeunes, est accusé d’être impliqué dans un réseau de blanchiment d’argent d’une valeur estimée à 7,3 milliards de roupies mauriciennes (environ 163 millions de dollars). Ces fonds auraient été transférés et dissimulés à travers plusieurs entités basées à Maurice.
Un porte-parole de la Commission des crimes financiers a indiqué que des preuves suggéraient que Ravatomanga possédait des biens acquis à partir d’activités criminelles, notamment en gérant des entités commerciales locales. Le blanchiment d’argent présumé est lié à des opérations financières impliquant des actifs à Maurice, et la commission continue d’enquêter sur les liens entre ces fonds et les activités criminelles.
L’avocat de Ravatomanga, Siddartha Hawaldar, a confirmé l’arrestation de son client, précisant que celui-ci était appréhendé dans la clinique où il s’était rendu pour recevoir des soins médicaux. Cependant, l’avocat n’a pas souhaité commenter les accusations en cours.
Cette arrestation survient dans un contexte politique tendu à Madagascar, où un coup d’État a eu lieu récemment. Le colonel Michael Randrianirina, qui a pris le pouvoir le 15 octobre, a prêté serment en tant que nouveau président de la nation insulaire, succédant ainsi à Rajoelina. Le nouvel homme fort du pays a nommé Herintsalama Rajaonarivelo au poste de Premier ministre, marquant ainsi une transition politique importante dans l’île.
Les autorités mauriciennes poursuivent leur enquête dans cette affaire de blanchiment d’argent, qui pourrait avoir des ramifications importantes à la fois sur le plan financier et diplomatique, impliquant plusieurs acteurs politiques et économiques de la région.
