
Alors que le Kenya est secoué par une vague de manifestations violemment réprimées, l’Organisation des Nations unies a appelé, vendredi, les autorités et les manifestants à faire preuve de retenue, exprimant sa vive préoccupation face à l’escalade de la violence dans plusieurs villes du pays.
Selon des sources locales et des organisations de défense des droits humains, les protestations, initialement déclenchées par une réforme fiscale controversée ont dégénéré en affrontements sanglants entre manifestants et forces de l’ordre. Des dizaines de morts et plusieurs centaines de blessés auraient été enregistrés au cours des derniers jours, principalement à Nairobi, Kisumu et Mombasa.
Dans un communiqué publié depuis Genève, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que :« le Secrétaire général suit avec une profonde inquiétude la situation au Kenya. Il appelle toutes les parties à s’abstenir de toute violence, à respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression et de réunion pacifique, et à entamer un dialogue constructif. »
L’ONU a également exhorté les autorités kenyanes à garantir le respect des normes internationales en matière de maintien de l’ordre et à mener des enquêtes impartiales sur les pertes en vies humaines. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a rappelé que les forces de sécurité doivent éviter tout usage excessif de la force.
De son côté, le gouvernement kenyan, par la voix de son porte-parole, a défendu l’action des forces de l’ordre tout en annonçant l’ouverture d’une commission d’enquête sur les violences.
Le président William Ruto a, pour sa part, appelé toutes les parties au calme et assuré que les revendications populaires seraient entendues, tout en condamnant « les actes de vandalisme et les infiltrations de groupes extrémistes dans les rassemblements ».
Sur le terrain, la tension reste palpable malgré l’appel au calme. Des organisations de la société civile, des leaders religieux et des chancelleries étrangères appellent à une désescalade rapide pour éviter un enlisement.