Alors qu’il prenait pour la toute première fois la parole dans un procès qui s’est ouvert depuis le 28 septembre dernier, l’ex-dirigeant militaire guinéen, Moussa Dadis Camara a rejeté en bloc, toutes les allégations portant à croire qu’il est responsable du massacre ayant fait au moins 150 morts, il y a 13 ans, au stade de Conakry.
Pour l’ex-chef de la junte militaire, au pouvoir au moment des faits, ce massacre des manifestants a savamment été monté de toute pièce par des intelligences obscures, dans le seul but de le retirer du pouvoir, a-t-il expliqué au juge.
Sans toutefois convaincre, l’ex-dirigeant guinéen, qui a plaidé non coupable tout au long de sa prise de parole au cours de son audition au tribunal, a laissé savoir qu’il n’avait donné aucune instruction à qui que ce soit, pour réprimer les manifestants au stade de Conakry, cette journée du 28 septembre 2009.
Par voie de conséquence, il n’est responsable ni de près, ni loin à ce qui se serait passé ce 28 septembre au stade de Conakry, a-t-il précisé.
L’on se rappelle qu’à cette date mémorable, il y a eu la répression d’une manifestation organisée par des partis politiques et des organisations de la société civile.
Une répression qui avait fait au moins 150 morts et plusieurs centaines de blessés par balles ou à armes blanches, non sans oublier de nombreux cas de viols commis sur les femmes ainsi que sur des jeunes filles.
Selon Me Pépé Antoine Lama, l’avocat du capitaine Moussa Dadis Camara, qui a aussi nié toutes les accusations portées contre son client, il est revenu pour expliquer que l’ex-dirigeant guinéen, qui est aujourd’hui persécuté par la justice de son pays, est injustement inculpé pour « complicité d’assassinats, de meurtres, coups et blessures volontaires, viols, incendies volontaires, pillages, enlèvements et séquestrations, non-assistance à personne en danger »
L’ouverture ce mercredi 28 septembre 2022 du procès du capitaine Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte militaire guinéenne et onze de ses co-accusés, est une sorte de soulagement pour les nombreuses victimes qui, après avoir attendu pendant 13 années, espèrent certainement un dédommagement.
Dieunedort Essomé
