Premier producteur mondial de noix de cajou, la Côte d’Ivoire table désormais sur une récolte record de 1,3 million de tonnes métriques pour l’année en cours, contre 1,15 million initialement annoncées. Une progression notable malgré les menaces extérieures, notamment la mise en place de droits de douane américains et la dépréciation du dollar, qui fragilisent la compétitivité des exportations ivoiriennes.
Cette amélioration serait en partie due au durcissement de la lutte contre la contrebande de noix brutes vers les pays voisins, en particulier le Ghana et le Burkina Faso, selon Mamadou Berté, président du Conseil Coton-Anacarde (CCA). Mais l’embellie masque des tensions croissantes sur les débouchés.
Principal partenaire commercial, le Vietnam, qui absorbe habituellement 80 % de la production ivoirienne, a drastiquement réduit ses achats. En cause : les tarifs américains, pouvant atteindre 46 %, qui menacent ses réexportations vers les États-Unis. Résultat, seuls 200 000 tonnes ont été acquises cette année, contre plus de 700 000 l’an dernier.
La situation est aggravée par la chute du dollar, qui fragilise les contrats établis à des taux plus élevés. Les prix d’achat aux producteurs sont ainsi passés de 425 à 200 francs CFA le kilo, selon Berté. Environ 200 000 tonnes de noix restent invendues. Face à ce blocage, le CCA envisage des dispositifs de soutien afin d’écouler les stocks sur le marché intérieur et de protéger les revenus des producteurs.