En matière de bonne gouvernance, les communications gouvernementale et sociale plaident généralement en faveur d’une participation plus accrue de la société civile dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques budgétaires, et souligne par la même occasion, l’importance du rôle des organisations de la société civile (Osc) dans la promotion et la transparence dans la gestion des finances publiques qui, bien que gérées par les représentants du peuple, est avant tout, une affaire à tous.
Cette initiative, qui est l’œuvre de l’Ong dénommée Action pour la Protection des Droits de l’Homme en abrégé Apdh, est soutenue et cofinancée par l’union européenne et la Fondation Konrad Adenauer Stiftung (Kas). Elle vise à promouvoir la démocratie participative en Côte d’Ivoire ainsi que la transparence et l’accès à l’information afin que tous les citoyens et la société civile dans son ensemble, soient en mesure d’influer sur les processus politiques et budgétaires afin d’exercer auprès des pouvoirs publics, un véritable contrôle indépendant.
C’est dans ce contexte que vendredi 04 juin 2021, il s’est déroulé à Abidjan et plus précisément à la salle CRRAE-UMOA sise au Plateau, une rencontre d’échanges entre les organisations de la société civile ((Osc) et les ministères techniques à l’instar de l’économie et des finances publiques, du budget et du portefeuille de l’Etat, de la communication et des médias, des transports, de l’intérieur et de la sécurité.
Deux thèmes de réflexion ont ponctué cette importante rencontre d’échanges qui s’est déroulée sur une seule journée : le premier thème qui a été exposé par Romaric Oligbo, par ailleurs vice-président de l’Apdh, portait sur : « la mise en place d’un centre d’assistance aux informations financières et budgétaires avec l’implication des OSC face aux enjeux de la bonne gouvernance » alors que le deuxième qui a été présenté par madame Kramoh Félicité, agissant en qualité de directrice des opérations commission d’accès à l’information d’intérêt public, a été axé sur le: « contrôle citoyen et accès à l’information : enjeux et contraintes ».
Concernant le premier thème, Romaric Oligbo qui n’est autre que le vice-président de l’Apdh, a fait remarquer d’entrée de jeu, que tout le monde peut constater comme lui, que s’il est vrai que l’élaboration de l’assiette budgétaire et des finances publiques est généralement solennelle à l’Assemblée nationale et au Senat, la gestion de ces finances publiques et du portefeuille de l’Etat reste encore floue et opaque d’où l’impossibilité des citoyens d’exercer auprès des pouvoirs publics, le moindre contrôle indépendant.
Pour lui, tout comme pour toutes les autres organisations de la société civile ivoiriennes qui s’étaient donné rendez-vous ce vendredi 4 juin 2021 à la salle CRRAE-UMOA sise au Plateau en vue de cette importante rencontre d’échanges avec les ministères techniques, il y a nécessité de mettre en place, et dans l’urgence, un centre d’assistance aux informations financières et budgétaires afin que la société civile dans son ensemble, soit régulièrement informée des recettes et des dépenses des finances publiques. Il n’a pas manqué de donner devant toute l’assistance qui l’écoutait, les nombreux avantages de la mise en place d’un tel centre d’informations qui pourrait être vecteur d’une véritable avancée de démocratie participative en Côte d’Ivoire : notamment le contrôle indépendant dans la gestion des finances publiques, la transparence dans la passation des marchés publics, la bonne gouvernance, la réduction de la corruption, le vol des deniers publics, le dialogue franc entre les électeurs et les élus, la disponibilité des informations financières et budgétaires en temps réel, etc.
Quant à madame Kramoh Félicité qui animait le second thème en l’occurrence le : « contrôle citoyen et accès à l’information : enjeux et contraintes », elle n’a pas tourné autour du pot pour faire savoir aux différents représentants de l’Etat présents dans la salle, que l’opacité que l’on observe très souvent dans la gestion des finances publiques et du portefeuille de l’Etat, doublée de la difficulté à accéder aux informations, sont une véritable entorse à l’application de la loi n° 2013-867 du 23 décembre 2013 relative à l’information publique notamment en ses articles 3 et 4.
Pour elle, il n’est pas question que les Agents de l’Etat croient pouvoir ne pas rendre compte aux citoyens de ce qu’ils font au quotidien de l’argent des contribuables. Une telle attitude, a-t-elle insisté, peut raisonnement pousser des citoyens à se rebeller contre toute contribution au portefeuille de l’Etat, parce que ne comprenant pas grande chose de ce que font les pouvoirs publics des fonds qu’ils mettent à leur disposition.
Elle a donc ajouté en disant que si la Côte d’Ivoire veut réellement améliorer ses qualités de performance de bonne gouvernance et de démocratie participative, elle a grand intérêt à communiquer aux citoyens, aussi régulièrement que possible, les documents budgétaires afin que ceux-ci se fassent une meilleure appréciation de la réalisation des ouvrages publics et autres dépenses engagées par l’Etat.
Toutes les deux communications autour des deux thèmes, ont été chacune, suivie d’échanges avec les ministères techniques présents à cette rencontre, lesquels ont opiné que les Agents de l’Etat mettent régulièrement des informations financières à la disposition du grand public qui, malheureusement, ne trouvent pas grand intérêt.
Après ces différents échanges, une photo de famille a été prise pour clôturer cette importante rencontre.
Dieunedort Essomé