
Les autorités ivoiriennes ont pris un arrêté formel interdisant la marche de l’opposition prévue pour ce samedi 11 octobre 2025, qui devait se dérouler dans les rues d’Abidjan. L’arrêté, signé par le préfet hors grade Andjou Koua, précise que cette manifestation, qualifiée de « pacifique » par ses organisateurs, est interdite sur l’ensemble du territoire du département d’Abidjan. Cette décision survient dans un contexte politique tendu à quelques jours de l’élection présidentielle de 2025.
La contestation, menée par l’opposition politique et plusieurs organisations de la société civile, se focalise principalement sur la candidature du président sortant Alassane Ouattara, qu’elle juge contraire à l’esprit de la Constitution. Selon l’opposition, la volonté de Ouattara de briguer un quatrième mandat serait une violation des principes constitutionnels, notamment ceux qui limitent le nombre de mandats présidentiels à deux. Ce rejet trouve son origine dans la controverse de 2020, lorsque le président avait argumenté que la révision de la Constitution de 2016 avait réinitialisé le compteur des mandats, lui permettant ainsi de se présenter une nouvelle fois. Cette interprétation a été fermement contestée par les opposants, qui estiment qu’elle constitue un « détournement » des règles démocratiques.
L’interdiction de la marche, qualifiée par les autorités de « mesure de sécurité », a immédiatement suscité une réaction de défiance de la part des leaders de l’opposition. Ces derniers ont annoncé leur intention de maintenir la marche coûte que coûte, malgré les risques d’affrontements potentiels avec les forces de l’ordre ou les partisans du gouvernement. Ils considèrent cette action comme un moyen de faire entendre leur voix et de dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une dérive autoritaire du pouvoir en place.
Cette situation crée un climat de tension grandissante à l’approche du scrutin du 25 octobre, avec la crainte d’un embrasement dans la capitale. Des affrontements sont redoutés entre les manifestants de l’opposition, souvent soutenus par des groupes de jeunes, et les partisans du président Ouattara, qui restent fidèles à la politique du gouvernement. Le maintien de l’ordre sera un défi majeur pour les autorités, d’autant plus que la population se trouve partagée entre le désir de stabilité et les préoccupations liées à une gouvernance jugée trop autoritaire.
La journée de samedi pourrait ainsi marquer un tournant décisif dans la campagne électorale, selon la façon dont les autorités et l’opposition gèreront cette situation de crise.









