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Côte d’Ivoire: la destruction de l’environnement : cause de nos problèmes ?

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une photo illustrant la dégradation de l'environnement

Détruire l’environnement dans lequel on vit, n’est pas la meilleure des idées possibles pour arriver au développement durable. ONG et experts estiment que cela peut entrainer une succession de problèmes aussi graves les uns que les autres ; et compromettre le développement durable.   

Evoquer la dégradation ou la destruction de l’environnement, revient à parler de la pollution atmosphérique, de la déforestation, de la surpêche, du réchauffement de la planète ou de l’appauvrissement de la couche d’ozone. A terme, c’est souvent l’effet d’une multiplicité d’actions individuellement anodines mais globalement nocives.

L’ONG française Ecologie Sans Frontière estime que « la dégradation de l’environnement est l’un des problèmes majeurs qui acculent la planète en ce moment. » Et elle n’a pas tort, car c’est une menace au développement durable ; comme le soulignait déjà en novembre 2002 la Deuxième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

‘’ 75% de toutes les maladies infectieuses émergentes proviennent de la faune sauvage ‘’

Au cours d’un séminaire de formation sur le développement durable au mois d’octobre 2020 à Abidjan, le Dr Gustave Aboua, le Directeur Général du développement durable au Ministère de l’environnement et du développement durable de Côte d’Ivoire planchait sur la problématique suivante : « Et si la destruction de notre environnement était la cause de nos problèmes » Dans son enseignement, l’expert du développement durable déclarait : « Habitat naturel des animaux détruit, provoquant leur rapprochement avec les hommes. Destruction de la flore, empêchant ses habitants de jouer leur rôle dans l’humanité. Travaux de laboratoires, culture et épandage de virus bactériologiques dans l’air ou dans les contrées pour mettre à rude épreuve son/ses adversaire(s).  Bref ! Jeter du mauvais dans le territoire de son concurrent pour avoir la suprématie. Un monde sans pitié qui évoque le milieu animal, dans lequel le mot cannibale n’a pas de signification. » A travers ce décor planté de la destruction de l’environnement, on voit entre les lignes que le Dr Aboua pointe du doigt la responsabilité des hommes dans ce désastre.

Le résultat le plus évident est que l’accent est beaucoup plus mis sur la rentabilité ; ce qui conduit à négliger deux autres dimensions : l’environnement et le tissu social. « Nous perdons rapidement des espèces et des zones naturelles. L’inégalité des revenus s’accroît, les derniers chiffres en indiquant le sommet historique. Le monde s’enrichit, mais sa richesse n’est pas correctement redistribuée. 75% de toutes les maladies infectieuses émergentes proviennent de la faune sauvage. Et il existe dans la nature davantage d’agents pathogènes mortels. La destruction des habitats naturels et le changement climatique rapprochent les animaux sauvages des humains. Des niveaux catastrophiques de réchauffement climatique sont à prévoir, à moins que les pays ne quintuplent leurs ambitions en matière de réduction des émissions de carbone. » ; poursuivait le DG du Développement durable dans une intonation alarmiste. Avec tous ces ingrédients réunis, pas étonnant donc d’avoir une terre plus chaude ; ce qui signifie  une terre où on a plus de moustiques et davantage de tiques qui apportent des maladies dans de nouveaux endroits, plus d’allergies et d’asthme.

Préserver la biodiversité, protéger les milieux et les ressources

La réalité de la Covid-19 est là pour nous interpeller. Une maladie passée du stade d’épidémie en pandémie, sans que ceux qui se proclament les maîtres du monde, les penseurs et technocrates avides de science de l’exactitude et de solutions rapides, n’arrivent à la terrasser. Avec l’avènement de cette crise sanitaire, il nous paraît essentiel de nous interroger sur la résilience des économies des pays d’Afrique et leur rebondissement dans une perspective de soutenabilité environnementale, sociétale, économique et démocratique.

C’est une lapalissade de dire que vivre avec la Covid-19 n’est pas aisé. Nous le vivons et sommes en train de le comprendre. Surtout qu’elle est un ennemi cruel et tordu, qui non seulement réclame notre vie et nos moyens de subsistance, mais fait de chacun un danger pour ses proches et lui. Attaquant tous les secteurs sans distinction, la Covid-19 devient après la peste baptisée d’alors la mort noire, la plus grande épreuve sanitaire à laquelle nous sommes confrontés. C’est le lieu ici de rendre des hommages pour des efforts inlassablement fournis par des agents des agents de la santé, des forces de l’ordre et de sécurité, ainsi que des hommes de médias, qui sont aux premières lignes du combat.

Quelles solutions faut-il alors préconiser contre la destruction de l’environnement ? Il faudra déjà mieux gérer l’énergie dans un souci de régulation du climat ; protéger les forêts ; lutter contre les mauvaises pratiques des gouvernements concernant les exportations de déchets toxiques ; préserver la biodiversité, protéger les milieux et les ressources. Ensuite, il y a lieu de noter que l’extension des surfaces agricoles (par déforestation, assèchement de zones humides, etc.) détruit les écosystèmes.

L’utilisation d’engins motorisés très lourds détruit la structure du sol. Les engrais et les pesticides non naturels polluent l’eau et le sol. Par ailleurs, l’adoption de certaines pratiques de conservation, comme les cultures intercalaires, la mise en place de bassins de rétention d’eau et la construction de terrasses peuvent permettre de réduire l’érosion des sols.

En adoptant ces pratiques peu contraignantes, l’objectif du développement durable répondant à ces cinq finalités (la lutte contre le changement climatique ; la préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources ; la cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations ; l’épanouissement de tous les peuples), sera atteint et l’épanouissement de tous les êtres humains également.

Serge Hengoup

 

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