
Alors que la République centrafricaine se prépare à élire son nouveau président le 28 décembre prochain, le pays reste suspendu entre espoirs de stabilité et réalités persistantes de fragilité. Les progrès sécuritaires et diplomatiques enregistrés ces derniers mois, tels que la levée de l’embargo sur les armes et l’accord de paix du 10 juillet 2025, n’effacent pas les vulnérabilités profondes qui continuent de fragiliser l’État.
Dans la capitale Bangui comme dans certaines provinces, la présence de groupes armés locaux et étrangers, dont des mercenaires russes déployés pour soutenir le gouvernement dans la sécurisation du territoire, reste un facteur déterminant de la dynamique sécuritaire. Leur rôle est double : d’une part, ils contribuent à maintenir un certain ordre dans des zones où l’État peine à s’imposer ; d’autre part, leur implication soulève des inquiétudes sur le long terme concernant la souveraineté et la cohésion nationale. Les habitants, tout en reconnaissant l’amélioration relative de la sécurité, demeurent attentifs aux éventuelles dérives et tensions liées à la présence de ces forces étrangères.
Le contexte politique accentue cette fragilité. La campagne électorale s’annonce dans un climat de méfiance, alors que les électeurs et acteurs politiques scrutent de près la capacité du gouvernement à garantir des élections transparentes et pacifiques. La faiblesse des institutions, combinée à une dépendance persistante aux partenaires internationaux pour le financement et le soutien logistique, rappelle que la paix reste précaire. Le dialogue national et la mise en œuvre effective de l’accord de paix du 10 juillet 2025 apparaissent comme des facteurs clés pour éviter que les tensions politiques ne se transforment en violences.
Les analystes soulignent que la stabilisation de la Centrafrique ne peut se limiter à la seule présence sécuritaire de mercenaires ou de forces internationales. La consolidation de l’État passe par le renforcement des institutions, la lutte contre l’impunité, la réconciliation nationale et l’inclusion de toutes les parties prenantes dans la gestion politique et sociale du pays.
Ainsi, à quelques semaines du scrutin présidentiel, la République centrafricaine illustre une trajectoire complexe : des avancées significatives en matière de sécurité et de diplomatie, mais des fragilités structurelles qui maintiennent le pays dans une situation de vigilance permanente. Les prochains mois seront décisifs pour évaluer si ces progrès peuvent se traduire en stabilité durable ou si le pays demeurera vulnérable aux fractures historiques et aux influences extérieures.











