Une nouvelle attaque meurtrière a frappé les Forces de défense et de sécurité burkinabè dans la région du nord du pays, théâtre récurrent d’incursions djihadistes depuis plusieurs années. Les moudjahidines du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, a revendiqué ce week-end l’assaut simultané contre trois postes militaires ayant causé la mort de treize soldats burkinabè.
Les faits se sont déroulés le jeudi 17 juillet dans les environs de la province du Sourou, une zone particulièrement instable. Selon des sources sécuritaires et locales, les assaillants ont mené des attaques coordonnées à l’aube contre les postes militaires de la localité de Lankoué dans la province du Sourou, prenant de court les forces en présence.
Dans un communiqué diffusé le 20 juillet sur les canaux habituels utilisés par le JNIM, le groupe affirme avoir neutralisé 13 militaires, blessé plusieurs autres et saisi un important lot d’armes et de munitions de guerre. Bien que cette revendication n’ait pas encore été officiellement confirmée par les autorités burkinabè, plusieurs sources militaires, sous couvert d’anonymat, ont confirmé la lourdeur du bilan humain et matériel.
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une spirale de violences djihadistes qui a déjà coûté la vie à plusieurs milliers de civils et de militaires, et entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays. Le nord et l’est du territoire sont particulièrement touchés par les actions de groupes armés, souvent affiliés au JNIM ou à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), qui mènent des embuscades, des attaques contre des villages et des installations militaires.
Les autorités de transition, dirigées par le capitaine Ibrahim Traoré depuis septembre 2022, ont multiplié les opérations antiterroristes et lancé un appel à la mobilisation populaire à travers la formation de volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Malgré ces efforts, les attaques se poursuivent avec une intensité préoccupante, mettant en lumière les défis persistants auxquels fait face l’État burkinabè dans sa lutte contre l’insécurité.
L’attaque revendiquée par le JNIM s’inscrit dans un contexte régional très tendu, où les groupes djihadistes cherchent à étendre leur emprise territoriale et à affaiblir les institutions étatiques, notamment à travers des actions spectaculaires visant les forces armées.
Une réponse officielle du gouvernement burkinabè est attendue dans les prochaines heures, tandis que les opérations de ratissage se poursuivent dans la zone concernée pour tenter de retrouver les auteurs de cette attaque.
