
L’Algérie et le Tchad franchissent une nouvelle étape dans leur coopération bilatérale. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Alger et N’Djamena, capitale tchadienne. Cette décision s’inscrit dans une volonté affirmée de consolider les relations diplomatiques, économiques et culturelles entre les deux pays et plus largement de renforcer la connectivité entre l’Afrique du Nord et le Sahel.
Jusqu’ici, les déplacements entre les deux capitales nécessitaient des escales longues et coûteuses, décourageant les échanges et ralentissant les projets communs. L’ouverture de cette ligne directe représente donc un gain de temps et un atout stratégique pour les opérateurs économiques, les responsables politiques ainsi que les étudiants et travailleurs désireux de circuler plus facilement entre les deux États.
Sur le plan diplomatique, ce rapprochement traduit une convergence de vues entre Alger et N’Djamena sur plusieurs dossiers sensibles de la région, notamment la sécurité au Sahel. Les deux pays partagent de longues frontières terrestres exposées à toutes sortes de menaces terroristes et aux trafics transfrontaliers. En facilitant les contacts directs, la nouvelle liaison aérienne apparaît comme un instrument au service de la coopération sécuritaire et du dialogue politique régulier.
D’un point de vue économique, la ligne Alger–N’Djamena pourrait devenir un vecteur d’échanges commerciaux plus soutenus. L’Algérie, en quête de diversification économique, multiplie les initiatives pour renforcer ses liens avec les pays africains, tandis que le Tchad, enclavé, cherche à s’ouvrir davantage aux marchés internationaux.
Le transport aérien direct contribuera donc à dynamiser les exportations algériennes vers le Tchad et à faciliter l’implantation d’entreprises des deux côtés. Des secteurs comme l’agroalimentaire, les matériaux de construction, l’énergie et les services logistiques pourraient tirer profit de cette nouvelle fluidité.
Sur le plan symbolique, cette décision illustre aussi la volonté de l’Algérie de jouer un rôle moteur dans la politique africaine de connectivité. Elle intervient dans un contexte où Alger multiplie l’ouverture de lignes vers d’autres capitales africaines, dans le but de renforcer la coopération Sud-Sud et d’appuyer la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Pour N’Djamena, cette ouverture est une opportunité de renforcer ses partenariats stratégiques et de diversifier ses canaux de coopération stratégiques. Elle offre également aux étudiants tchadiens, nombreux en Algérie, un moyen de voyager plus rapidement et à moindre coût.
Ainsi, au-delà du transport aérien, cette ligne est une véritable passerelle diplomatique, économique et humaine qui se met en place entre Alger et N’Djamena, traduisant une dynamique d’intégration africaine en marche.









