Au moins deux personnes ont été abattues et des dizaines d’autres blessées ou détenues lors d’une manifestation antigouvernementale à Conakry, la capitale de la Guinée, qui a commencé tard mercredi et s’est poursuivie jeudi, a annoncé une coalition de l’opposition.
Il s’agit de la dernière manifestation meurtrière à secouer la capitale depuis que le gouvernement a été renversé en 2021 et remplacé par des chefs militaires qui ont traîné des pieds sur leurs promesses de rendre le pouvoir aux civils. La manifestation avait pris fin jeudi soir.
Cette fois, des manifestants ont érigé des barrages routiers à plusieurs endroits à Conakry et jeté des pierres sur des véhicules de sécurité, a déclaré le chef de la police Abdoulaye Sampil dans un communiqué qui ne faisait aucune mention de victimes civiles.
Il a dit que sept membres des forces de sécurité ont été blessés. Un haut responsable de la police a déclaré plus tard qu’un manifestant avait été blessé.
Mais le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition d’hommes politiques et de militants, a déclaré que deux personnes, âgées de 16 et 19 ans, étaient décédées des suites de blessures par balle lors des manifestations. 58 autres ont été blessés, a-t-il indiqué dans un communiqué jeudi soir.
La police a déclaré que sept arrestations ont été effectuées, tandis que le FNDC a déclaré que 47 personnes avaient été arrêtées. Reuters n’a pas pu vérifier les chiffres de manière indépendante.
En octobre dernier, le gouvernement militaire guinéen a proposé un délai plus court de 24 mois pour une transition vers les élections, contre un délai de 36 mois précédemment rejeté par le bloc politique et économique régional, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Après avoir critiqué le délai de 36 mois, la junte a interdit toutes les manifestations publiques.
L’année dernière, le FNDC a signalé la mort de plusieurs manifestants blessés par balle lors de manifestations antigouvernementales en juin, juillet, août et octobre.
Reuters
