Depuis le sommet de Beijing en Chine où le président camerounais Paul Biya a été aperçu, celui-ci n’a plus réapparu en public. Alors que le gouvernement a régulièrement communiqué en laissant savoir qu’il vaquait tranquillement à ses occupations à Genève en Suisse après une folle rumeur sur son décès, plusieurs sources recoupées rendent compte du contraire. Une situation d’autant plus controversée qui vient envenimer la polémique sur la constatation ou non de la vacance du pouvoir.
Ce jeudi 17 octobre 2024, cela fera exactement 45 jours que le nonagénaire président Paul Biya est absent de son poste de travail à Yaoundé, siège politique des institutions camerounaises.
Cette absence prolongée et non justifiée est d’autant plus préoccupante, qu’il se trouve sur un sol étranger (Suisse) et ce, depuis plus d’un mois et deux semaines.
Une situation qui vient raviver la polémique parmi les citoyens qui ne savent pas s’il y est parce qu’il a rendu le tablier ou du fait de son incapacité à exercer dorénavant ses fonctions régaliennes.
Ainsi, la confrontation des deux hypothèses à polémique sur la situation actuelle du président Paul Biya renvoie à ceci :
S’il se trouve qu’il est effectivement en Suisse et en bonne santé relativement à la double communication gouvernementale en date du 8 octobre dernier et qu’il refuse jusqu’ici de se présenter en public conformément aux exigences de ses compatriotes, cela signifie qu’il est considéré comme étant démissionnaire.
Si à l’inverse, il s’y trouve également mais, qu’il est « rongé » par la maladie de sorte qu’il ne peut plus être en mesure d’exercer les fonctions pour lesquelles il a été mandaté à la tête du pays, il se trouverait dans ce cas, sous le coup d’incapacité à exercer ses fonctions régaliennes.
Dans un cas comme dans un autre, la réapparition publique du président Paul Biya devient une urgence voire, une nécessité pour convaincre ses compatriotes et autres sceptiques, qu’il est non seulement vivant et bien portant mais aussi, qu’il peut encore tenir le gouvernail camerounais bien que diminué par l’âge, 91 ans.
Malheureusement, le mystère sur son état de santé est entretenu par les sbires du régime et fait même l’objet d’interdiction de débats dans les médias et les réseaux sociaux.
Dans cette situation ambivalente, astucieusement entretenue par les pontes du sérail qui cherchent à se réorganiser pour la reprise du contrôle total du pouvoir d’Etat, rejailli une autre hypothèse, plus incisive: celle du décès du président de la république.
Il est bien vrai qu’en l’absence d’un cadavre, l’on ne peut parler du décès d’un vivant. Une subtilité juridique qui est actuellement explorée par les caciques du pouvoir de Yaoundé pour entretenir le mythe sur cette absence prolongée du chef camerounais qui fait grand bruit.
Quoi qu’il en soit, la question de la succession du président Paul Biya à la tête de l’Etat camerounais est désormais posée et les mécanismes de constatation de la vacance du pouvoir sont appelés à être réactivés par la Cour constitutionnelle.
Dieunedort Essomé
