La Cour constitutionnelle algérienne a certifié samedi la victoire écrasante du président Abdelmadjid Tebboune aux élections du week-end dernier après avoir recalculé les décomptes de voix que lui et ses deux adversaires avaient remis en question.
Le tribunal a déclaré avoir examiné les données de vote locales pour régler les questions sur les irrégularités que les opposants de Tebboune avaient alléguées dans deux appels lundi.
« Après vérification des procès-verbaux des régions et correction des erreurs constatées dans le décompte des voix« , elle a abaissé la part de voix de Tebboune et déterminé que ses deux adversaires ont remporté des centaines de milliers de voix de plus que ce qui avait été rapporté précédemment, a indiqué Omar Belhadj, président de la Cour constitutionnelle.
La décision du tribunal fait de Tebboune le vainqueur officiel de l’élection du 7 septembre. Son gouvernement devra ensuite décider de la date de son investiture pour un second mandat.
Les chiffres révisés par le tribunal montrent que Tebboune devance son adversaire islamiste Abdellali Hassan Cherif d’environ 75 points de pourcentage. Avec 7,7 millions de voix, le président en exercice pour la première fois a remporté 84,3 % des voix, dépassant de plusieurs millions de voix et d’une marge à deux chiffres sa victoire de 2019.
Cherif, candidat du Mouvement pour la société de la paix, a recueilli près de 950 000 voix, soit environ 9,6%. Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes, a recueilli plus de 580 000 voix, soit environ 6,1%.
Les deux candidats ont dépassé le seuil requis pour obtenir le remboursement des frais de campagne. En vertu de la loi électorale algérienne, les campagnes politiques qui recueillent plus de 5 % des voix sont financées.
Les résultats annoncés par l’autorité électorale la semaine dernière ont montré que Cherif et Aouchiche avaient respectivement obtenu 3,2 % et 2,2 % des voix.
Tous deux ont été critiqués pour avoir participé à une élection que les critiques du gouvernement ont dénoncée comme une façon pour l’élite politique algérienne de faire étalage de démocratie dans un contexte de répression politique plus large.
Tout au long de la campagne, chacune des trois organisations a mis l’accent sur la participation, appelant les électeurs et les jeunes à participer et à défier les appels au boycott du scrutin.
Le tribunal a annoncé que le taux de participation à l’échelle nationale était de 46,1 %, dépassant ainsi celui de l’élection présidentielle de 2019, lorsque 39,9 % de l’électorat avait participé.
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