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Tunisie : l’autorité électorale n’a approuvé que deux candidats pour défier Saied, l’un d’eux a été arrêté

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photo d'illustration

L’autorité électorale tunisienne a définitivement approuvé lundi seulement deux candidats pour défier le président Kais Saied aux élections du mois prochain dans ce pays d’Afrique du Nord en difficulté — et l’un d’eux a été rapidement arrêté.

Le candidat d’affaires Ayachi Zammel a été placé en détention lundi dans le cadre d’une enquête sur des allégations relatives à la falsification de signatures d’électeurs inscrits, a déclaré son avocat Saber Laabidi à l’Associated Press. Le mois dernier, les autorités avaient arrêté le trésorier de l’ancien parti de Zammel pour des accusations similaires.

Lundi également, l’autorité électorale tunisienne a confirmé que seul le président sortant Saied, Zammel, qui dirige un petit parti favorable aux entreprises, et Zouhair Maghzaoui, un ancien député panarabiste de gauche, pouvaient se présenter à l’élection présidentielle du 6 octobre. Au total, 17 candidats avaient initialement cherché à se joindre à la course.

Les observateurs s’inquiètent des signes croissants de recul démocratique en Tunisie à l’approche de la campagne électorale qui débute le 14 septembre.

Saied a emprisonné des opposants politiques, suspendu le Parlement et réécrit la Constitution, consolidant son emprise sur la présidence dans le pays qui a déclenché des soulèvements démocratiques dans toute la région il y a dix ans, connus sous le nom de Printemps arabe.

La décision de l’autorité électorale lundi contredit une décision prise la semaine dernière par la plus haute juridiction administrative tunisienne, qui avait statué en faveur de la réintégration de trois autres candidats initialement exclus de la compétition par la commission électorale.

La commission électorale a refusé de les réintégrer, arguant lundi de ne pas avoir reçu la décision du tribunal administratif dans les délais légaux.

Le président de la commission électorale, Farouk Bouaskar, a également invoqué l’absence de parrainages ou de la caution financière requise de 10.000 dinars (3.000 euros).

Les critiques ont qualifié la décision de la commission de motivation politique. Faycel Bouguerra, porte-parole du tribunal administratif, a déclaré à la radio locale Diwan FM que l’échec de l’application des décisions du tribunal administratif était sans précédent.

Des membres d’ONG et de partis d’opposition ont manifesté devant les bureaux de la commission électorale contre l’exclusion des trois candidats.

Parmi les candidats approuvés, on ne trouve pas les plus éminents détracteurs de Saied : la dirigeante emprisonnée du Parti destourien libre, Abir Moussi, à droite, et un ancien personnage du parti islamiste Ennahda, Abdellatif Mekki, qui ont tous deux déposé leur candidature.

Malgré les attentes d’un scrutin à peine contesté, Saied a bouleversé la sphère politique tunisienne ces derniers mois. Le mois dernier, il a limogé la majorité de son gouvernement et ses détracteurs ont dénoncé une vague d’arrestations et d’interdictions de parole contre des personnalités de l’opposition, qu’ils ont qualifiées de politiques.

La participation politique a diminué dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir de Saied en 2019. De larges pans de la population tunisienne continuent de le soutenir, lui et sa rhétorique populiste ciblant les élites corrompues et l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures. Les élections locales de l’année dernière n’ont enregistré qu’un taux de participation de 11 %.

apnews

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