A quelques jours d’une manifestation nationale contre la mauvaise gouvernance et le coût de la vie élevé, le Nigeria offre à ses jeunes des emplois dans la compagnie pétrolière nationale et des milliards de nairas de subventions, entre autres mesures incitatives, pour les décourager de se mobiliser.
Les militants nigérians cherchent à imiter les manifestations menées par des jeunes ailleurs en Afrique, qui ont ébranlé le gouvernement au Kenya et provoqué une réponse sécuritaire ferme en Ouganda.
La compagnie pétrolière nationale nigériane, qui avait mis en garde il y a sept ans les demandeurs d’emploi contre les messages frauduleux concernant les offres d’emploi au sein de l’entreprise, a publié vendredi des offres d’emploi à l’échelle nationale dans un message sur X pour la première fois depuis près d’une décennie.
Un porte-parole de NNPC Ltd a déclaré qu’un flot de candidatures avait fait planter le site Web de la société.
Le ministère nigérian du développement de la jeunesse a également relancé vendredi un fonds d’investissement pour la jeunesse de 110 milliards de nairas (70 millions de dollars) lancé en 2020, visant à fournir des subventions aux jeunes nigérians pour créer des emplois.
Le ministère de la Jeunesse avait annoncé en mai qu’il relancerait le programme, mais on en avait peu entendu parler jusqu’à vendredi.
Mardi, les législateurs nigérians ont adopté un nouveau salaire, doublant ainsi le montant que gagnera mensuellement le travailleur le moins bien payé.
Les Nigérians s’organisent en ligne pour des manifestations à l’échelle nationale la semaine prochaine en réponse à une crise du coût de la vie qui a vu l’inflation atteindre un sommet de 28 ans de 34,2 %, suite à la suppression des subventions aux carburants par le président Bola Tinubu et à une dévaluation de la monnaie.
Des dignitaires religieux, des chefs traditionnels et d’autres personnalités nigérianes se sont joints au gouvernement pour décourager les jeunes de participer aux manifestations prévues à partir du 1er août, craignant que les manifestations de style kenyan ne fassent des ravages sur l’économie.
Le gouvernement a demandé plus de temps pour mettre fin aux difficultés et la police et les dirigeants de l’armée ont mis en garde contre les manifestations, affirmant qu’elles pourraient devenir incontrôlables.
Les manifestants ont déclaré qu’ils avaient le droit de manifester pacifiquement, qualifiant les avertissements du gouvernement concernant la violence d’écran de fumée pour une éventuelle répression.
Reuters
